•  

      Je roule dans le car depuis 10 heures et il en reste 6. Le réveil à 1h du matin a été un peu brusque, surtout pour un retraité qui fait tout à heure fixe.

      Le chauffeur a une conduite douce. Les sièges sont confortables et parfois transformables en couchette (cama) qui, comme vous le savez, ne sont pas vraiment des couchettes. En fait c'est la loterie car certains ne veulent pas s'incliner, le mécanisme étant bloqué. J'ai le sitio 24 et devinez comment est le mien ?

     

    Bariloche le 27 octobre 2013

     

      Pour les toilettes, c'est parfait, il y a tout et c'est propre, au début. Par contre, leur utilisation peut s'avérer sportive quand le car aligne, si je puis dire, quatre ronds-points d'affilée.

      Je sais, ce n'est pas très poétique, mais comme dirait Leo Ferré "la poésie ça sent de pieds". Verlaine lui-même a commis un recueil de poésies illustré de dessins très crus, sur sa relation avec Rimbaud et avec les femmes (à découvrir dans "l'enfer" de toute bonne bibliothèque). 

      Pour ma part, j'ai eu beau tourner dans ma tête le triptyque sportif, toilettes et ronds-points, rien n'est sorti, pas le moindre vers, sauf ceux de: "la Ruta 40"


    1 commentaire
  •  

       De la posada PUDU où j'ai déposé la fatigue du voyage, je suis monté au Cerro Otto.J'ai eu quelques moments d'émotion quand au détour d'un chemin, j'ai reçu une irruption de sérénité en m'imprégnant de la beauté du lac cerclé de sommets encore enneigés.

    du cerro otto

      Je ne sais pas qui est Otto, j'espère que ce n'est pas un ancien nazi réfugié comme tant d'autres à Bariloche. En tous cas, Otto, ton sommet est une monstruosité.

    Bariloche le 28 octobre 203

      C'est un restaurant panoramique doublé d'une galerie marchande et en plus il faut payer pour entrer et pouvoir dépenser son argent.

      Otto tu t'es laissé aller et ce n'est pas une réussite!

      Je suis donc allé au sommet inconnu d'à côté, il était très bien, Otto n'avait pas dû le voir.

    Bariloche le 28 octobre 203

      En rentrant je me suis précipité à l'ordinateur de la posada mais il était occupé par une flamande retraitée et venue régler des problèmes de succession et un conflit profond et douloureux avec sa sœur.

      J'ai découvert une femme passionnée d'environnement et par le don de soi. Elle a créé une ONG qui officie près de Bali, sur une île.Elle voudrait m'embaucher pour m'occuper de la partie enfants handicapés. Je ne sais pas si j'ai la tête à çà, mais elle m'a livré, en toute confiance, un aspect sensible de sa vie et bien sûr, j’étais à l'écoute.

      Demain, je suis invité à partager une tarte Tatin avec son groupe de jeunes.

     Els, l'amie flamande


    3 commentaires
  •  

      J'ai pris le bus de 8h à 8h35. Le départ du chemin pour aller au Cerro López est à 25 km de Bariloche, à l'intérieur du parc.

      Sur tout le parcours, je découvre une anarchie de constructions, de posadas, d'hôtels, de ranches, de "points de vue", d'habitations, d'immeubles de station de ski.

      Pas de concertation, pas de plan d'aménagement, pas d'exigences architecturales. Chacun a dû faire comme il voulait. On n'a rien demandé aux Mapuches qui sont l'ethnie dominante de la région des lacs. Eux qui ont pourtant résisté aux incas, aux espagnols, qui se sont vus confisquer leurs terres au Chili et qui ont émigré en Argentine.

       Ce développement anarchique est indigne d'un parc national.

      En fait de Cerro López, je suis seulement allé au refuge car il y avait beaucoup de neige, environ 1m et la dernière partie était raide et dangereuse vue l'heure tardive à laquelle je suis arrivé.

    vers le cerro López

      J'ai cru avoir une vision, une très belle jeune fille avec une coiffure afro, un sac à dos bleu éclatant, un pantalon très moulant, noir et descendant au genou, et une paire de tennis aux pieds. Elle avait fait les derniers 200 m de dénivelé dans une neige molle, parfois profonde et dangereuse. J'espère que c'était une vision, j'ai un doute!

    Par contre tout était tellement beau que j'ai craqué et écrit un poème:             "le Cerro López"

    PS : j'ai pris le bus de 17h30 à 15h30 !

     

     


    8 commentaires
  •  

     

    Els, l'amie flamande

    Els, l'amie flamande

       Hier soir j'ai passé un bon moment autour d'un repas préparé par Els, la flamande dont je vous ai déjà parlé.  Il y avait aussi Mathias qui travaille à la posada tous les soirs.  Il y avait enfin un jeune français venu passer ici un an. Il a tout laissé, rendu les clés de son appartement, vendu sa voiture. Il est cuisinier dans un restaurant de Bariloche.

      Nous avons touché à tout, l'ONG de Els, les odeurs en Bolivie, de couscous, la stérilisation massive de femmes au Pérou. Els pensait que c'était en Bolivie, mais j'ai vérifié, c'est au Pérou, sous l'égide de Fugimori que plus de 300 000 femmes ont été stérilisées. Elles étaient majoritairement d'origine quetchua, de la stérilisation de femmes handicapées en France, des soins sexuels aux personnes handicapées... Nous avons aussi beaucoup ri de choses futiles et en fait, nous nous sommes fait beaucoup de bien.

     

    de ma fenêtre

    Vue de ma fenêtre

      Aujourd'hui, j'ai donné mon linge à laver au "lavadero", 35 pesos soit 4,30 €.
      En rentrant j'ai croisé un couple d'argentins, lui, petit et costaud, bien enrobé avec un visage assez commun, la quarantaine. Elle, même taille et même âge, un sac de provisions à la main, plutôt jolie, avec un beau regard d'une tristesse infinie et un œil au beurre noir. Bien sûr elle s'est fait cela en tombant dans l'escalier, du reste elle a des bleus sur tout le corps...
      Ici aussi la peur et la violence!


    1 commentaire


    Suivre le flux RSS des articles de cette rubrique
    Suivre le flux RSS des commentaires de cette rubrique