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  •  Ce voyage fait maintenant l'objet d'un ouvrage que vous pouvez commander sur EDILIVRE en cliquant sur l'image :

     

    DERNIERES NOUVELLES

     
    Résumé


    « J’avais toujours voyagé avec un emploi du temps préparé, organisé : il n’y avait pas de place pour le hasard, l’imprévu, les rencontres. Entre les visites de monuments, les visites de musées et les activités, mes quinze jours de vacances ressemblaient à un catalogue de voyage organisé.

    En Argentine, j’ai décidé de laisser couler le temps (et parfois de le perdre), de me laisser bercer par la vie. J’ai aussi voulu me nourrir des rencontres, reprendre la poésie que j’avais laissée en sommeil depuis quarante-cinq ans et tenir un carnet de voyage au jour le jour. »

    Biographie de Christian Dumotier


    Né en 1949 et éducateur de formation, Christian Dumotier a été directeur de Foyer de l’Enfance puis du Centre d’Accueil Spécialisé de Forcalquier dans les Alpes de Haute Provence. Il est actuellement adjoint au maire chargé de la santé et de la solidarité dans cette même ville. Carnet de voyage poétique est le premier ouvrage de l'auteur.

    http://www.edilivre.com/skin/frontend/default/new-edilivre/css/images/book_icon.pngLivre papier 48,00 €   


      
      
      

     


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    Après vous avoir emmené dans ce voyage en Argentine et au Chili, j'ai tenu à rendre hommage aux morts de Charlie et de l'Hyper Casher. Pour cela j'ai écrit ce poème qui, je l'espère va vous émouvoir:

     

     

    Poème à Charlie et autres morts 

     

    Paris fait la grasse matinée

    dans les draps froids de janvier

    Déjà le 7 janvier

    La brume sensuelle des matins d'hiver

    s’effiloche sur les balcons haussmanniens

    Aragon dans sa tombe susurre sa comptine:

    «C'était un temps déraisonnable,

    on avait mis les morts à table...»

    De gros nuages vert-tendre

    déploient des trésors de tendresse

    pour franchir les portes de Paris.

    Le zinc des cafés sent bon le propre

    et les passants emmitouflés

    dans leurs écharpes criardes

    se font peur

    en traversant la rue Appert. 

     

    La voiture noire est sortie de nulle part

    des égouts peut-être

    et deux herbes folles

    et deux chiendents de satin noir

    comme de pauvres vomissures

    ont craché la mort et le silence

    «C'était un temps déraisonnable,

    on avait mis les morts à table...»

    Le sang échafaude des caricatures

    sur le blanc des feuilles

    qui sentent encore l'alchimie des feutres

    sur le coin des tables

    sur le bariolage des murs

    et l'ombre blême du plafond

    qui n'en demande pas tant

    Ils étaient onze révoltés

    onze à boire la vie à en mourir

    onze étonnés de tout

    onze à jeter l'humour par les fenêtres 

     

    Puis les deux scarabées

    poussent leur boule de haine

    sur le Richard Lenoir.

     

    Les ombres fuient devant eux

    en chuintant dans les caniveaux

    et les sirènes

    qui s'étonnent de tout

    éclatent dans l'air assassin

    Ahmed la petite hirondelle

    sur son vélo tout neuf

    patrouille dans les nuages

    et coud des rêves pour sa femme

    mais il rencontre la mort

    elle fait mine de rien

    au bras des deux mirages

    mais le coup est parti

    dans sa tête

    pour un dernier bal masqué

    dans le noir infini

    «C'était un temps déraisonnable,

    on avait mis les morts à table...»

     

    La nuit

    les armes et les sirènes

    ont vidé leurs poubelles de peur. 

     

    Au petit matin du 8

    Montrouge aussi est apeurée

    et pour une fois les voitures se taisent.

    Clarissa pense une dernière fois

    à ses jeux dans la mangrove

    Sa peau noire

    enlumine le bleu de sa veste

    Clarissa est toute neuve

    avec un sourire de campanule

    qui a pris des teintes d'inquiétude

    quand la mort a haussé le ton.

    «C'était un temps déraisonnable,

    on avait mis les morts à table...» 

     

    La porte de Vincennes

    n'est pas loin à pied

    les étals tout emmitouflés

    sentent bon le velouté des épices cashères.

    Le 9 janvier au bout des rayons

    chargés de tout et de rien

    la mort a fait son tour d'honneur

    sous les vivats nauséabonds des monstres

    avec dans ses bras

    quatre autres enfants

    de France

    «C'était un temps déraisonnable,

    on avait mis les morts à table...»

     

    Le 10 et le 11 nous sommes seulement

    quatre millions

    a crier notre haine de la haine

    dans un bouquet de silence contenu

    quatre millions seulement

    et si forts pourtant! 

     

                            Christian DUMOTIER

     

     


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    Après vous avoir emmené dans ce voyage en Argentine et au Chili, j'ai tenu à rendre hommage au collectif et à la ville de Forcalquier viennent en aide aux réfugiés que nous avons accueillis. Je voulais aussi montrer que ce geste plein d'humanité et de respect n'est pas compris par tout le monde et génère des rancœurs et des rumeurs qui vont peut-être s'éteindre avec le temps et le vivre ensemble qui sent si bon ici..Ce poème, je l'espère va vous émouvoir, n'hésitez pas à réagir dans les commentaires ou la boîte à salut. 

     

     

    Forcalquier solidaire

     

    Le jour se lève avec une infinie douceur                                        C'est l'heure où les coquelicots sauvages                                       déballent leurs pétales à la foire aux couleurs

     

    La nuit palpite encore                                                                      dans les chiffons glacés                                                                      de la place Saint Michel

     

    Sous mes pieds, les calades glissantes                                     teintent encore de l'écho des carrioles                                              aux roues cerclées d'acier

     

    De la place du Palais une rumeur                                           nauséabonde s’effiloche en cirrus                                                    trop blancs pour être honnêtes

     

    Ils sont deux venus d’Érythrée                                                            ou d'Afghanistan peut-être                                                                   la peau noire cerclée d'un sourire de fête                                            la peau blanche aux rides enfantines

     

    Deux qui ont fui le feu et l'enfer                                                            la boue et le sang                                                                            deux qui reprennent leur respiration                                              après une apnée de l'horreur

     

    Deux qui sentent bon la vie                                                                 et qui caracolent dans l'hiver                                                                glacial de la ville                                                                               bien au chaud dans leur bouquet d'amis

     

    Ahmed et Ismaël laissent passer la rumeur                                        au passage clouté de leur rêves                                                       bien polis et le respect flamboyant                                                       ils achètent la pluie pour laver les affronts

     

    Pourtant les petits mots assassins                                         continuent de fleurir place du Bourguet:                                           « ils volent nos logements et notre argent                                            ils prennent nos emplois et bientôt nos femmes »

     

    Oui ils volent, pillent et assassinent                                                    ils volent nos bonjours timides                                                       pillent les chiffons endimanchés du ciel                                               ils assassinent nos peurs ancestrales

     

    Ils sont sur nos photos                                                                        ils sont dans nos maisons                                                               dans nos cuisines qui sentent bon la truffe                                          et les braises de lavande

     

    Ils sont deux et pleins d'amis

     

    Ils sont nous et nous sommes fiers

     

     

                             Christian DUMOTIER


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