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      Réveil à 4h15 du matin car j'avais prévu d'aller à la gare routière à pied, je pensais ne trouver personne dans la posada et ne pas pouvoir joindre un taxi.

    Je suis prêt à 4h40.

      Erreur, la posada est animée, et je suis accueilli. On vérifie que j'ai bien payé. Je précise que je n'ai payé qu'une nuit sur deux. On me dit que non, tout est payé, j'insiste, honnête, il insiste. Là j'arrête, mon instinct de petit français roublard me pousse à dire "vale", d'accord.

    J'ai honte, il faudra que je fasses trois « Notre Père » à Mélenchon ou Castaner, au choix.

     

      On parle de foot, il me demande quel est mon club préféré, à tout hasard, je réponds Marseille (il y a bien un club de foot à Marseille ?). Je panique quand il me demande quel est mon joueur préféré car je suis incapable de citer un nom sauf ceux  de l'équipe de Reims de 58 : Kopa, Fontaine, Piantoni, Vincent, Rodzic, Wendling, Colonna... Je sais, il faudrait appuyer sur actualiser dans mon logiciel.

      Heureusement, je suis sauvé par l'arrivée du taxi qu'il avait appelé deux minutes avant. Incroyable, deux minutes pour avoir un taxi à 4h40 du matin, à croire qu'il m'attendait au coin de la rue, serait-ce le début de la célébrité ?

    J'arrive à la gare routière, un complexe gigantesque et moderne, 1h15 avant le départ.

      Le voyage en "semi cama" a été ensommeillé. Pour ceux qui ne savent pas, c'est la même chose que le cama, sauf que les fauteuils s'inclinent un peu moins.

      A Sierra Ventana, je trouve rapidement une "cabana", une maison miniature proprette et toute équipée.

     

      C'est Leña, l'ange gardien, qui m'ouvre la porte. Elle est coiffeuse à domicile, son mari s'appelle Carlos et son premier fils aussi, il travaille au Don Roberto comme serveur.

      Je sais tout de ses autres enfants (les filles réussissent mieux avec licence et doctorat, allez savoir pourquoi ?) et de ses petits enfants.  

    Je fais un petit tour dan la ville, température, air du temps, courses...

      En fait, ici tout le monde loue des cabanas, il y des hôtels et des pizzérias partout, pas un immeuble, tout est de plein pied et récent.

    La seul note qui détonne, c'est la gare routière, d'abord parce qu'on la dirait sortie du film "Butch Cassidy et le Kid", ensuite parce qu'il n'y qu'un train le mercredi et le vendredi.

      

    gare de Sierra Ventana

     

      Autre petite remarque pour notre production automobile, toutes les antiquités sont françaises, c'est émouvant de les voir circuler au milieu de voitures modernes et importées de partout. Quel sens cela a, est-ce parce qu'il n'y avait rien d'autre dans le années 70, que les généraux et des voitures françaises ? Ou bien étaient-elles plus solides ou moins chères ? En fait l'Argentine a beaucoup idéalisé la France, surtout au début du 20ème siècle (voir tous les bâtiments haussmanniens de Buenos Aires) et il a dû en rester quelque chose.

      

    Sierra Ventana le 21 octobre 2013

    404

      

      Bon tout va bien.  Sauf qu'il n'y a qu'un distributeur automatique d'argent et il refuse ma carte de crédit. Je suis peut-être condamné à rester ici et faire la manche. Ce soir, je cherche un endroit où dîner en payant avec ma carte. 

    Après avoir erré une heure sans résultat, je découvre un havre de paix relationnel. 

      C'est Barbara et Emiliano qui vont se démener pour que le restau d'à côté m'accepte comme je suis. Ce n'est pas une mince affaire, vu mon état. Pour me faire patienter, Barbara m'offre un thé avec petits gâteaux. La négociation tourne à mon avantage, il faut parfois s'appuyer sur de bons intermédiaires...

     

    Barbara et Emiliano

     

      Barbara et Emiliano vivent ensemble, ils sont cuisiniers de formation et ont l'hôtel en concession. Ils viennent de Bahia Blanca. Avec eux, la vie est facile, ils ont l'air tellement heureux que c'est communicatif.

      Je reste longtemps ici à parler et écouter et savourer leur sourire et le récit de leur histoire commune. En fait je me demande si je ne suis pas venu en Argentine uniquement pour faire ce genre de rencontre.

     

    avec Emiliano

     

      Le restaurant d'à côté a une très grande salle, très haute et plutôt belle pour un bâtiment récent.  Ils ont même soigné la sécurité et pour éviter que les enfants ne jouent avec les prises, elles sont toutes à trois mètres de haut, sous le plafond.

    resto avec prises de courant pr gds

     

      Le repas est très copieux, deux belles tranches de merlu panées et de belles frites à l'ancienne, un verre de vin blanc et du pain, le tout pour moins de 10 euros. La vie est belle et c'est tant ieux!

     


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     Cerro de Bahia Blanca

    Cerro de Bahia Blanca

     

      L e ciel est noir, le vent apporte des bouffées de nuages. Je suis à l'heure pour prendre le bus et m'envoler vers le "Cerro de Bahia Blanca" qui ne culmine pas beaucoup à côté du "Cerro Ventana" qui lui ne culmine pas beaucoup plus mais beaucoup moins que la montagne de Lure.

      Compte tenu des risques énormes qu'il y a à gravir une colline de 1000 m avec un ciel incertain et trois gouttes de pluie, je décide de renoncer et de m'attaquer à la banque comme Butch Cassidy, mais avec mes grosses chaussures, mon sac à dos et mes bâtons...les distributeurs ne veulent toujours pas de ma carte, alors je passe au guichet qui me renvoie à son supérieur qui pourtant est assis plus bas et compatit mais n'y peut rien, de même le directeur qui nous invite à aller voir une autre banque à 8 km ou à Bahia Blanca à 200 km. Nous perdons patience. Tu aurais fait quoi Butch Mélenchon à ma place ?

    En fait, je dis nous car il se trouve que deux hollandais ont le même problème mais en plus, ils parlent moins bien espagnol que moi, lourd handicap !

     

    Robin des banques et chef de gare

     

      Heureusement nous sommes aidés par le Robin des Banques, un autochtone allemand polyglotte, si, si, çà existe!

      

    R12

    R 12

    Sierra Ventana le 22 octobre 2013

    Sierra Ventana le 22 octobre 2013

    Sierra Ventana le 22 octobre 2013

    R12 De carlos

     

      Robin nous emmène gentiment dans sa R12 à l'autre banque,  celle qui est à 8 km et qui a un distributeur en dérangement.

      Pour la R12, je ne plaisante pas, d'ailleurs si vous voulez me retrouver chez Leña, c'est dans la rue Tornquist, juste après la 505 sans moteur, avant une R12 repeinte en rouge qui stationne, vous ne pouvez pas vous tromper, c'est au fond d'une petite cour, derrière la R12 de Carlos, celle qui explose au démarrage et crache ses humeurs noires.

      Pour revenir à notre carte de crédit, notre Robin des distributeurs nous emmène explorer tout son réseau, mais rien n'y fait.

    La seule solution est de retourner à Bahia Blanca.

      Les hollandais vont essayer de rentrer aujourd'hui avec leur carte de crédit et 2 pesos, ils vont devoir être très convaincants.

      Pour moi, la situation est moins critique, j'ai de quoi m'acheter un billet de train ou de bus et acheter à manger au Super (mini en fait) marché qui accepte les paiements virtuels.

      Je décide, vu mon équipement, de faire un tour sur les grosses collines autour de la ville. J'ai du mal à en sortir, c'est un véritable labyrinthe de centaines de cabañas vides, avec de rues en terre battue qui se croisent à angle droit. C'est un peu surréaliste d'autant que les bâtisses ont toutes l'air d'être "faites main".

     

    Sierra Ventana le 22 octobre 2013

      

      Après les cabañas, ce sont les barbelés qui quadrillent d'immenses étendues herbeuses, avec quelques vaches flegmatiques, comme toujours, qui m'empêchent de passer.

      Au fait, les grandes étendues avec des gauchos et des milliers de vaches sont devenues rares car 90% des bovins argentins sont élevés dans des grands complexes où ils sont parqués et engraissés.

      Je réussis tout de même à arriver en haut de quelque-chose. Je n'ai pas le vertige. Je vois que Sierra Ventana est un îlot de verdure perdu dans une immense steppe rocailleuse. C'est juste un village touristique.

     

    Sierra Ventana ilot de verdure


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  • Cerr de la Ventana le 24 octobre 2013

       Je suis allé au Cerro de la Ventana. Pour une fois, une vraie montagne, avec des à-pics et des rochers délités, mais surtout une  randonnée assez longue avec des passages un peu raides.

       L'horaire prévu est assez large, 6h aller et retour, repas non compris.

    J'ai mis 3h30 repas compris mais sans sieste...

    J'ai trouvé à nouveau des groupes scolaires. 

    C'est agréable de voir qu'ils réussissent presque tous, mais quand sont-ils vraiment à l'école ?

      

    groupe sur cerro de la Ventana

     

      La randonnée débouche sur une échancrure, une fenêtre, la"ventana", mais c'est là que s'est agglutiné un groupe, impossible d'approcher sans piétiner les futures élites de la nation. Je suis donc allé au sommet et là miracle, personne.

      C'est un peu la même chose pour la vue, d'immenses étendues désertiques où la pensée se perd, une pampa aride, balayée par vent et les rêves, une herbe délavée et implorante.

      Mon laguiole" qui tranche le pain, semble donner la dernière touche à la mélancolie du lieu.  

      

    Cerro Ventana le 24 octobre 2013

     

       Le retour à Sierra de la Ventana ressemble à celui d'hier, je suis pris en stop par un jeune couple, vraiment jeune celui-là. Il travaille dans une entreprise de téléphonie, elle est étudiante en biologie, ils ne sont pas encore vraiment en couple... Leur voiture est très petite mais française (personne n'est parfait).

    Encore un peu de bon temps.

      Demain si tout va bien, je rentre à Bahia Blanca en train, une aventure !

    J'ai vu mes deux premiers gauchos, ils étaient à cheval, quatre chiens sniffaient l'herbe, ils regardaient passer les bus. Adieu la carte postale!

      

    Chris au sommet

     

    Au sommet du Cerro de la Ventana


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