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Par taosetchris le 3 Octobre 2013 à 18:44
Avant de vous emmener dans ce voyage en Argentine et au Chili, j'ai tenu à rendre hommage au collectif et à la ville de Forcalquier qui viennent en aide aux réfugiés que nous avons accueillis. Je voulais aussi montrer que ce geste plein d'humanité et de respect n'est pas compris par tout le monde et génère des rancœurs et des rumeurs qui vont peut-être s'éteindre avec le temps et le vivre ensemble qui sent si bon ici..Ce poème, je l'espère va vous émouvoir, n'hésitez pas à réagir dans les commentaires ou la boîte à salut.
Forcalquier solidaire
Le jour se lève avec une infinie douceur C'est l'heure où les coquelicots sauvages déballent leurs pétales à la foire aux couleurs
La nuit palpite encore dans les chiffons glacés de la place Saint Michel
Sous mes pieds, les calades glissantes teintent encore de l'écho des carrioles aux roues cerclées d'acier
De la place du Palais une rumeur nauséabonde s’effiloche en cirrus trop blancs pour être honnêtes
Ils sont deux venus d’Érythrée ou d'Afghanistan peut-être la peau noire cerclée d'un sourire de fête la peau blanche aux rides enfantines
Deux qui ont fui le feu et l'enfer la boue et le sang deux qui reprennent leur respiration après une apnée de l'horreur
Deux qui sentent bon la vie et qui caracolent dans l'hiver glacial de la ville bien au chaud dans leur bouquet d'amis
Ahmed et Ismaël laissent passer la rumeur au passage clouté de leur rêves bien polis et le respect flamboyant ils achètent la pluie pour laver les affronts
Pourtant les petits mots assassins continuent de fleurir place du Bourguet: « ils volent nos logements et notre argent ils prennent nos emplois et bientôt nos femmes »
Oui ils volent, pillent et assassinent ils volent nos bonjours timides pillent les chiffons endimanchés du ciel ils assassinent nos peurs ancestrales
Ils sont sur nos photos ils sont dans nos maisons dans nos cuisines qui sentent bon la truffe et les braises de lavande
Ils sont deux et pleins d'amis
Ils sont nous et nous sommes fiers
Christian DUMOTIER
Buenos Aires, le 3 octobre 2013
14 heures d’avion, plus 3 heures d’attente, le bilan est lourd mais il a été supportable grâce à Mr stilnox! L’arrivée à l’aéroport a été elle aussi longue mais rassurante. Par contre pour trouver un moyen de transport pour aller à San Telmo c’est une autre histoire. Le taxi c’est le plus facile mais prohibitif. Le bus il faut le mériter car on paie par carte d’abonnement ou en pièces avec le compte exact et trouver de la monnaie s’avère un cauchemar. Heureusement, j’ai été aidé par une jeune et charmante étudiante qui a littéralement fait la manche pour moi. Le prix est ridicule, moins de 1€ pour 35 km et 2h de bus!
Bref j’ai fini par arriver à mon hôtel. L’accueil a été excellent, la chambre est spartiate, correcte mais bruyante (le chauffe eau ronronne avec une louable application et le voisin urine de très haut ou alors il est très grand…).
Le midi je suis allé manger au restaurant d’à coté. Le cadre est superbe, c’est un ancien garage avec des vitraux Art Nouveau, des plaques de réclame superbes et des machines anciennes complexes et belles. Je crois que je vais en faire ma cantine!
Je suis ressorti et j’ai vu des cartoneros (allez voir le poème et la Photo). C’est une drôle de leçon de vie. Le soir j’ai rencontré Fanny, une française qui travaille au restaurant. Elle fait de la gravure et je vais la voir travailler demain.
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Par taosetchris le 5 Octobre 2013 à 22:35
Ce matin je me suis préparé un plan de bataille pour l'après-midi : me procurer la carte "Sube", la carte orange du coin, puis me rapprocher du"Cate Dral" le temple du tango et enfin y passer la soirée.
Hier soir j'ai vu Fanny, elle avait oublié notre rendez-vous. Nous verrons pour la semaine prochaine, jeudi ou vendredi.
Bon pour la carte Sube, c'est ratée, elle n'est en vente qu'en semaine et dans les "Correos argentina", on vend des cartes de transport à la poste mais pas dans le métro ni dans les bus...bizarre !
Pour prendre le métro il me fallait un ticket ou la carte. Les guichets étaient fermés, donc impossible de prendre le métro (qui ressemble au notre avec les portillons et tout et tout...).
Mais miracle! Il y avait un préposé qui ouvrait le portillon de secours pour laisser passer ceux qui étaient dans mon cas, la fraude comme moyen de paiement donc !
Le soir je suis allé au "Cate Dral", j'ai commencé par me tromper de rue, j'ai pris l'Avenida Sarmlento pour la calle ce qui m'a coûté 10 km à pied.
Je suis donc entré dans ce temple du tango. En fait c'est une école de danse où l'on peut boire, manger, voir et éventuellement prendre des cours. C'est une véritable fausse cathédrale avec un plafond en ogive qui culmine à 20 m, un autel pour des prêches de tango, des sièges et des tables défoncés, un éclairage intimiste, une ambiance underground dans un quartier sordide où il fait bon rentrer en taxi.
J'ai pris mon repas dans une pizzeria où j'ai littéralement été agressé par une pizza avec 3cm de fromage dégoulinant, des feuilles de cigarettes de jambon et des lamelles de poivrons. Beurk !
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Par taosetchris le 6 Octobre 2013 à 10:24
C'est la feria place Dorego et autour. Je craque, il y a des tires-bouchons partout dont certains sont de pures merveilles rarissimes (300 dollars pièce!).
J'ai tout de même cédé à la tentation, j'en ai acheté quatre pour 340 pesos soit 48,5 euros. Je sais, c'est une fortune et je sens que Taous se retourne dans son jardin. Il fait beau, le tango s'écoule de partout, l'ambiance est chaude, pleine d'humanité.
J'ai rencontré Sergio à qui j'ai acheté un tire-bouchon. Nous avons refait le monde ensemble dans la limite de mes 14 mots d'espagnol.
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