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LA POUPEE
LA POUPEE
Dans les bras du fauteuil, la poupée me regarde fixement.
Elle fait la mise au point sur son ancienne gloire
et s'attache aux filaments bleutés des rires d'enfants.
Près d'elle une femme en robe légère se pencheet laisse entrevoir un sein à l'émotion fugitive.
Le soleil s'amuse à bruisser dans les feuillages
et s'épuise à réchauffer le vent.
La grande maison coloniale, dans le lointain,accroche la douceur des yeux dans ses ocres surannés.
La poupée se regarde, sa robe est fatiguée de tant d'étreintes,
ses cheveux filasses cachent une pauvre peau tachée de temps.
Elle n'a plus qu'un œil qui regarde fixement sa désespérance.
Tags : poème, buenos aires, dorego
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