• Calle Humberto Primero

     
     
    Calle Humberto Primero
     
    Calle Humberto Primero
     
     
    En haut la plaza Dorego berce les touristes en uniforme
    avec le ronronnement des taxis qui flottent sur les pavés
    et les danseurs de tango qui s'exilent
    dans le mélange des corps pour ne pas les voir.
     
    La rigueur bonhomme des façades haussmanniennes
    toise de haut les tristes bâtisses néocoloniales
    aux terrasses fatiguées.
     
     Calle Humberto Primero
     
    Plus bas les trottoirs deviennent vivants, ondulent,
    se creusent, éclatent parfois dans un chaos de pavés,
    de trous accueillants et de dalles brisées.
     
    Les façades se murent et se cachent
    sous des tags agressifs ou de lumineuses pensées
    portées par des fresques naïves et colorées
    comme de vieilles réclames.
     
    Dans la rue, un jeune homme tangue doucement
    Il a deux béquilles en bois sous les bras.
     
    L'air est couleur sépia,
    Je suis dans une vieille carte postale.
     
    Petit à petit, il n'y a plus rien,
    plus de boutiques cachées dans des couloirs borgnes,
    plus de babioles dépressives sur le tapis des vendeurs de rue,
    plus de portes ouvertes ou fermées, plus de chiens,
    plus de taxis qui feulent, plus de déjections de chiens,
    plus de chiens,
    plus rien.
            
     
     
     
    « Buenos Aires, le Cementerio de RecoletaBuenos Aires le 10 octobre 2013 »

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