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Calle Humberto Primero
Calle Humberto Primero En haut la plaza Dorego berce les touristes en uniformeavec le ronronnement des taxis qui flottent sur les pavéset les danseurs de tango qui s'exilent dans le mélange des corps pour ne pas les voir. La rigueur bonhomme des façades haussmanniennes toise de haut les tristes bâtisses néocoloniales aux terrasses fatiguées. Plus bas les trottoirs deviennent vivants, ondulent, se creusent, éclatent parfois dans un chaos de pavés,de trous accueillants et de dalles brisées. Les façades se murent et se cachentsous des tags agressifs ou de lumineuses penséesportées par des fresques naïves et coloréescomme de vieilles réclames. Dans la rue, un jeune homme tangue doucementIl a deux béquilles en bois sous les bras. L'air est couleur sépia,Je suis dans une vieille carte postale. Petit à petit, il n'y a plus rien,plus de boutiques cachées dans des couloirs borgnes,plus de babioles dépressives sur le tapis des vendeurs de rue,plus de portes ouvertes ou fermées, plus de chiens,plus de taxis qui feulent, plus de déjections de chiens,plus de chiens,plus rien.
Tags : Umberto, buenosaires, poème
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