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Par taosetchris le 9 Février 2014 à 19:00
J'ai pensé que ce blog était bel et bien achevé mais les derniers événements au Chili m'ont poussé à reprendre la plume,
J’ai écrit ce poème pour envoyer un message de solidarité aux habitants de Valparaiso qui ont vécu, durant quatre jours, un gigantesque incendie qui a fait 12 morts et des milliers de sans-abris.
Merci à Eloisa Gonzales pour sa traduction.
La version française est à la suite de celle en espagnol
Valparaiso ardiendo
El otoño resplandecía aquel 12 de abril, deslizándose en los callejones salvajes. Los colores sabían al dulce de chirimoyas y los mil y unos frescos de Valparaiso ofrecían su antigua gloria a la charla ondeando de turistas sofocados. La chapa en los muros de adobe estiraba sus pensares de bermejo y naranja, reflejaba volutas de cueca en los fugitivos brazos de risas de niños. Por todos sitios, ramos de familias olían bien a amores y a fiesta. Era apenas si las pequeñas llamas y las nostálgicas sirenas venían a turbar los antiguos pasteles el sol poniente. Era apenas si la llovizna azulada nos sacaba lágrimas de los ojos extrañados. Era apenas si los perros vagos sacudían su torpor para aullar un poco, marcando su presencia. Pero el viento lanzó grandes olas saladas en su immenso bouffadou y las chispas se cambiaron en inmensas catedrales horrorosas y amarillentas que arrancaban la vida en cada uno de los rincones de las casas de madera. El brasero tal un conquistador bajaba de los Cerros Mariposa Ramaditas, La Cruz, Las Canas por todos sitios los gritos y la muerte dibujaban immensos graffitis en un cielo de rabia. Los perros con las patas quemadas se agachaban para atar sus sangrientas zapatillas para improbables pasos de baile. Las familias atemorizadas compartían su desamparo colgándolo en los horribles y negros carcamales y languideces de desesperación rezumaban en un silencio de fin del mundo. La muerte se estaba ganando la partida y el incendio seguía festejando en Ramaditas agonizando. Los restos del festín como vómitos de petroleo y fantasmas andantes en esa cloaca donde corren volutes indecentes tras la desesperanza. El color de las chapas se había corrido en el bistre de las cenizas y trás cuatro días y cuatro noches, la muerte entregó las armas. Millares de orugas procesionarias acudidas del mundo entero acarreaban su amistad y la chatarra retorcida, las cadenas humanas ataban la solidaridad a las sonrisas lagrimosas. A lo lejos el viento del Pacífico volvía a secar la sal en los labios Christian Dumotier Valparaiso en flammes L'automne était flamboyant, ce 12 avril,il s'écoulait dans le lit des ruelles sauvages.
Les couleurs avaient le goût sucré des chilimoyas
et les mille et une fresques de Valparaiso
offraient leur gloire passée
au verbiage ondoyant des touristes essoufflés.
La tôle sur les murs d'adobe étirait ses pensées
de vermeil et d'orange,
elle renvoyait des volutes de cueca
dans les bras fugitifs des rires d'enfants.
Partout des bouquets de famille
sentaient bon les amours et la fête.
C'est tout juste si les petites flammes
et les sirènes nostalgiques venaient troubler
les pastels surannés du soleil couchant.
C'est tout juste si la bruine bleutée
nous tiraient des larmes de nos yeux étonnés.
C'est tout juste si les chiens errants
secouaient leur torpeur
pour hurler un peu, histoire d'être là.
Mais le vent a lancé de grandes vagues salées
dans son immense bouffadou
et les flammèches ont fait leur mue
en d'immenses cathédrales
hideuses et jaunâtres
qui arrachaient la vie dans les moindres recoins
des maisons de bois.
Le brasier comme un conquistador
descendait des Cerros Mariposa,
Ramaditas, La Cruz, Las Canas
et partout les cris et la mort dessinaient
d'immenses graffitis dans un ciel de rage.
Les chiens aux pattes brûlées
se baissaient pour attacher
leurs ballerines sanguinolentes
pour d'improbables pas de danse.
Les familles apeurées emmêlaient leurs détresses
pour les accrocher aux carcasses
hideuses et noires
et des langueurs de désespoir
suintaient d'un silence de fin du monde.
La mort faisait des réussites
et l'incendie festoyait encore
sur Ramaditas agonisante.
De temps en temps une accalmie laissait deviner
les reliefs du festin tels des vomissures de pétrole
et des fantômes errants dans ce cloaque
où courent des volutes indécentes
derrière la désespérance.
La couleur des tôles avaient coulée
dans le bistre des cendres
et après quatre jours et quatre nuit,
la mort avait rendu les armes.
Des milliers de chenilles processionnaires
accourues du monde entier
charriaient leur amitié et les ferrailles tordues,
les chaînes humaines
attachaient la solidarité aux sourires en pleurs.
Dans le lointain le vent du pacifique
séchait à nouveau le sel sur les lèvres,
Christian Dumotier
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Par taosetchris le 11 Mars 2016 à 12:49
Après vous avoir emmené dans ce voyage en Argentine et au Chili, j'ai tenu à rendre hommage au collectif et à la ville de Forcalquier viennent en aide aux réfugiés que nous avons accueillis. Je voulais aussi montrer que ce geste plein d'humanité et de respect n'est pas compris par tout le monde et génère des rancœurs et des rumeurs qui vont peut-être s'éteindre avec le temps et le vivre ensemble qui sent si bon ici..Ce poème, je l'espère va vous émouvoir, n'hésitez pas à réagir dans les commentaires ou la boîte à salut.
Forcalquier solidaire
Le jour se lève avec une infinie douceur C'est l'heure où les coquelicots sauvages déballent leurs pétales à la foire aux couleurs
La nuit palpite encore dans les chiffons glacés de la place Saint Michel
Sous mes pieds, les calades glissantes teintent encore de l'écho des carrioles aux roues cerclées d'acier
De la place du Palais une rumeur nauséabonde s’effiloche en cirrus trop blancs pour être honnêtes
Ils sont deux venus d’Érythrée ou d'Afghanistan peut-être la peau noire cerclée d'un sourire de fête la peau blanche aux rides enfantines
Deux qui ont fui le feu et l'enfer la boue et le sang deux qui reprennent leur respiration après une apnée de l'horreur
Deux qui sentent bon la vie et qui caracolent dans l'hiver glacial de la ville bien au chaud dans leur bouquet d'amis
Ahmed et Ismaël laissent passer la rumeur au passage clouté de leur rêves bien polis et le respect flamboyant ils achètent la pluie pour laver les affronts
Pourtant les petits mots assassins continuent de fleurir place du Bourguet: « ils volent nos logements et notre argent ils prennent nos emplois et bientôt nos femmes »
Oui ils volent, pillent et assassinent ils volent nos bonjours timides pillent les chiffons endimanchés du ciel ils assassinent nos peurs ancestrales
Ils sont sur nos photos ils sont dans nos maisons dans nos cuisines qui sentent bon la truffe et les braises de lavande
Ils sont deux et pleins d'amis
Ils sont nous et nous sommes fiers
Christian DUMOTIER
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