-
Par taosetchris le 10 Octobre 2013 à 14:55Calle Humberto Primero En haut la plaza Dorego berce les touristes en uniformeavec le ronronnement des taxis qui flottent sur les pavéset les danseurs de tango qui s'exilent dans le mélange des corps pour ne pas les voir. La rigueur bonhomme des façades haussmanniennes toise de haut les tristes bâtisses néocoloniales aux terrasses fatiguées. Plus bas les trottoirs deviennent vivants, ondulent, se creusent, éclatent parfois dans un chaos de pavés,de trous accueillants et de dalles brisées. Les façades se murent et se cachentsous des tags agressifs ou de lumineuses penséesportées par des fresques naïves et coloréescomme de vieilles réclames. Dans la rue, un jeune homme tangue doucementIl a deux béquilles en bois sous les bras. L'air est couleur sépia,Je suis dans une vieille carte postale. Petit à petit, il n'y a plus rien,plus de boutiques cachées dans des couloirs borgnes,plus de babioles dépressives sur le tapis des vendeurs de rue,plus de portes ouvertes ou fermées, plus de chiens,plus de taxis qui feulent, plus de déjections de chiens,plus de chiens,plus rien.
votre commentaire -
Par taosetchris le 10 Octobre 2013 à 21:36
Poème à l'autre ville
Des lambeaux de sommeil tentent encore de s'accrocheraux portières des taxis jaune-orangés et noirs,à la recherche d'une proie.Les bus, guidés par leur instinct, avancent en rangs serréscomme des chenilles processionnaires.
Face aux échoppes qui agitent l'accroche-cœur de leurs prix,la rouille des rideaux de fer semblent protégerles immeubles parisiens de toute forme de peur.
Les tags insipides sont à la peine pour les dérider,
mais parfois une enluminure dégrafe un sourirecomme un souffle de myrte et de safran.
Les trottoirs s'ébrouent et laissent échapperdes dalles brisées et des carreaux usés,
et pendant ce temps là,les rues essaient vainement d'être lisses.
Buenos Aires n'en finit pas de faire sa mue
Elle laisse partout une peau séchée, noire et morteDans le coulissement de la vie
votre commentaire -
Par taosetchris le 13 Octobre 2013 à 14:56
La feria
La calle de la Defensa entrelace des vagues humaines criardes
avec des senteurs écœurantes de fœtus de lama séchés.
C'est La Paz qui s'invite à la fête.Un joueur de guitare chante Gardel
aux jeunes filles hébétées et heureuses.
Il est petit mais porte haut sa guitare
et son amoureuse voix rauque.
Les photos sur le mur parlent de sa gloire passée
et de sa jeunesse trop tôt flétrie.
De l'autre côté de la rue,
un "pirate des Caraïbes" pause pour la postérité immédiate
des flâneurs incertains
tandis qu'une épouvantable bourrasque étire un unique passant.
Plus loin, vers la foule ingrate
et la tristesse qui éclate comme un bouquet d'obsidiennes,
un marionnettiste agite sa créature
qui navigue dans un délire éthylique.
Deux magiciens tentent de vendre la même boite à merveilles.
Les toucher ne sert à rien,
le tour est toujours réussi
et soutire des grappes incrédules de petits cris.
Et partout, partout, le tango à la guitare,
le tango, à l'accordéon,
le tango des microsillons grinçants et des vieux danseurs,
le tango des babioles et des photos jaunies,
le tango qui flotte comme le sourire d'un badaud endimanché.
.
votre commentaire -
Par taosetchris le 24 Octobre 2013 à 12:40
La R12
votre commentaire
Suivre le flux RSS des articles de cette rubrique
Suivre le flux RSS des commentaires de cette rubrique